Le Chiapas

L’état du Chiapas, est un état particulier au Mexique. L’origine des particularités du Chiapas vient probablement du fait qu’il ne s’est jamais vraiment intégré au Mexique, de part sa volonté d’équité, de liberté et d’indépendance.

Il comprend notamment dans son histoire le soulèvement de 1994 par l’armée zapatiste de libération nationale (EZLN), ce qui en fait un état où perdure depuis des tensions avec l’état mexicain, sous forme de « villages gaulois » en imposant leurs règles, en taxant certains passages… Ils continuent à faire perdurer un fort conservatisme sous forme d’indépendance : social, culturel, religieux et économique.

L’état du Chiapas nous paraît bénéficier de moins de richesses que les autres états du Mexique traversés vu l’état des routes, le quotidien de la population, les habitations, … la pauvreté y est plus présente qu’ailleurs au Mexique. Nous avons énormément apprécié sa traversée, malgré tout limitée par la fermeture de certains sites archéologiques, ou difficiles d’accès dû aux tensions actuelles.

Cascades Aguacero

Nous passons un bel après midi à profiter de ces jolies cascades et surtout à se rafraîchir dans l’eau. Ça se mérite quand même car il y a 740 marches pour y descendre !

Canyon de Sumidero

Nous choisissons de découvrir le canyon depuis les 5 miradors du parc. C’est une route en lacets et panoramique de 16,5 kms. Les 2 derniers points de vue sont les plus spectaculaires car ils dominent un coude du fleuve.

San Juan Chamula

Un peu d’histoire

Depuis 1970, un violent conflit oppose les Chamulas traditionalistes avec ceux convertis aux églises évangélistes où professent un catholicisme progressiste. Nous sommes ici dans un village tzotzile. Les tzotziles sont largement réfractaires à la colonisation. Ici, nous arrivons dans une bourgade à la fois comparable aux autres du Mexique et à la  fois avec une atmosphère particulière. Les Chamulas s’organisent selon leurs propres rites et codes sociaux avec un mélange de croyances mayas et catholiques. Un certain nombre d’hommes portent la tenue traditionnelle faite d’une tunique de laine blanche (où noire quand il fait froid) grossièrement filée et avec un chapeau de cow-boy sur la tête. La grande attraction de ce village, c’est l’église. Le chamanisme est ici plus fort qu’ailleurs, les Chamulas viennent y consulter les esprits. Le dernier prêtre catholique a quitté le village en 1867 ! Les tzotziles pratiquent donc leur propre religion. Saints et symboles chrétiens sont associés au culte des esprits et des mythes mayas.

Quand nous entrons dans cette église …

Nous suivons un groupe de tzotziles pour une cérémonie.  L’ambiance est particulière, une intense fumée (celle du copal, une résine), de nombreuses fleurs et bougies. Il n’y a pas de bancs et comme nous sommes dans la semaine sainte, les aiguilles de pins qui jonchent habituellement le sol ont été enlevées. Les hommes changent les vêtements des statues et en particulier celle de San Juan.  Il y a un vrai brouhaha : on boit de l’alcool (le pox), une femme nourrit son bébé au sein, une autre fait des incantations sur une troisième,  on voit des poulets morts et d’autres en vie maintenus au sol (dans l’attente du sacrifice probablement), des cloches ont été descendues et posées devant les statues de saints. Pour l’anecdote, l’alcool est de plus en plus remplacé par le coca car il a l’avantage de permettre de roter ce qui extirpe le mal plus rapidement. C’est une atmosphère très particulière, unique.  Les photos sont strictement interdites dans cette église, qu’il y ait une cérémonie ou pas d’ailleurs. Un moment vraiment intéressant. Nous finissons notre visite du village dans le marché couvert où nous sommes suivis du regard, puis dans la rue principale et sur le Zocalo.

San Cristobal de Las Casas

C’est la plus vieille cité espagnole de l’état du Chiapas fondée en 1528 et rebaptisée en l’honneur de l’évêque Bartolomé Las Casas qui défendit les peuples natifs. Nous sommes à 2140 m d’altitude et la fraicheur nous fait du bien.

La visite du centre historique nous plait bien. On y trouve de nombreux marchés qui parfois cachent les monuments ou églises. Nous visitons la cathédrale (assez fade par rapport à d’autres déjà visitées), le temple de Santo Domingo qui présente une façade de dentelle de pierre où cohabitent saints, sirènes, lions et chimères. Juste à côté,  nous apprécions le musée du centre culturel. Le Grand marché porte terriblement bien son nom, c’est incroyablement grand ! On y trouve de tout !

Nous allons à la maison du jaguar « Na Bolom ». Il s’agit d’une demeure de la fin du XIX ème résidence de l’archéologue autodidacte danois Franz Bolom et de son épouse suisse Gertrude Duby qui ont consacré une partie de leur vie à l’étude et à la protection des Lacandons.

Nous allons jusqu’à l’arco del Carmen, une tour qui servait de porte d’entrée à la ville tout en permettant aux religieuses de passer de l’église au couvent sans rompre leur voeu d’isolement.

Cascades Agua Azul

Nous arrivons sous un ciel couvert à ces magnifiques cascades qui se déversent dans des vasques successives. Il y a de nombreux vendeurs sur tout le site. On se baigne dans l’eau fraîche et on se promène le long de l’eau. C’est bien agréable.

Palenque

Nous arrivons d’abord dans la ville de Palenque où nous faisons une halte technique. Puis nous visitons la zone archéologique.  C’est entre 600 et 700 que le site connaît son apogée sous le très long règne du roi Pacal. On estime entre 65 000 et 75 O00 habitants. Une période de grandes avancées pour la civilisation maya. Le fils de Pacal, Chan-Bahlum am poursuivi l’oeuvre de son père.  On retrouve des représentations de ces 2 personnages sur les bas-reliefs. Palenque s’eteignit à la fin du X ème pour n’être redécouvert que 8 siècles plus tard. On évalue à 1 000 le nombre de temples encore enfouis dans la jungle. C’est effectivement ce qui rend le site très chouette, nous sommes dans la jungle et on s’imagine bien être Indiana Jones. On déambule un bon moment et on y ajoute un sentier dans la jungle avec le bruit des oiseaux et autres …

Cascades Roberto Barrios

Nous faisons une pause d’un peu plus de 2 jours sur le parking herbeux de ces jolies cascades. Moins touristiques que celles d’Agua Azul, elles sont tout aussi jolies. En ce week-end pascal, ce sont les mexicains du coin qui viennent chercher la fraîcheur dans l’eau des divers bassins. Nous y plongeons régulièrement nous aussi.  Et nous apprécions l’absence des vendeurs insistants de ce côté-ci de la rivière.

Nous avons adoré Le Chiapas, ses montagnes, ses petits villages traversés et sa jungle. On a beaucoup moins aimé le nombre de topes (ralentisseurs en tout genre) et l’état des routes qui n’est pas le meilleur de ce que nous avons rencontré jusqu’à présent au Mexique. Son authenticité, son aspect autonome et indépendant en font son charme. Dommage, certains très beaux sites proches de la frontière Guatémaltaise sont difficiles d’accès voire fermés.

Nous prenons maintenant la direction de l’état de Campêche

A Bientôt pour de nouvelles découvertes !

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