Ouzbékistan – 1

Nous quittons le Kazakhstan en passant la frontière beaucoup plus simplement que les Ouzbeks ou les Kazakhs. Nous passons devant des files interminables de véhicules dont les galeries sont chargées et qui sont fouillés à la frontière. Pour certains, l’attente peut durer jusqu’à 2 jours. Passage en 2 heures pour nous devant tout le monde, une fouille plutôt orientée curiosité comme aux autres passages de frontière.

Les cents premiers kilomètres sont très pénibles avec une moyenne de 20/30 km/h. Nous passons notre première nuit en Ouzbékistan à Qonirat sur un parking TIR sur les conseils d’un policier et guidé par un marshroutki (petit bus type Mitsubishi, peu large, pas haut et accueillant beaucoup de passagers , sauf qu’en Ouzbékistan, ils sont de marque Chevrolet, comme la majeure partie des véhicules). Le chauffeur, poussé par le policier au départ, viendra pourtant s’inquiéter de notre satisfaction !

Mer d’Aral

Nous prenons ensuite la direction de Moynaq pour voir le cimetière de bateaux de la mer d’Aral. C’est aujourd’hui un désert. Moynaq est la ville qui incarne le mieux la tragédie de la mer d’Aral, autrefois, l’un des deux ports de pêche majeur , elle est aujourd’hui à plus de 150 kms. Cette mer s’assèche progressivement car les eaux des deux fleuves L’Amou Daria et Le Syr Daria qui l’alimentent ont été  massivement utilisés à la culture du coton et du riz.

Sur la route de Nukus (à un carrefour de la ville de Qon’irat), le hasard nous fait croiser les mollalpagas (une famille française partie pour 3 ans sur les routes du monde. http://www.lesmollalpagasencavale.com ) L’occasion de boire un thé et d’échanger ensemble.

A la ville suivante de notre parcours (Nukus), nous expérimentons le ravitaillement en Gazoil au marché noir car il se fait rare, les pompes en stations ne sont pas toujours alimentées. Nukus, ville typique d’une ex-ville de l’URSS est composée de grandes et larges avenues et de grands bâtiments de type russe.

Depuis la frontière, nous avons parcouru des paysages principalement désertiques sur des routes en très mauvais état où le bas côté est en meilleur état que la route elle-même. Les distances sont importantes : 850 kms depuis la frontière avant de rentrer à Khiva (en passant par Moynaq), la première ville qui nous emmène au cœur de la route de la soie. Depuis l’entrée dans le pays, nous avons l’obligation d’un enregistrement régulier pour preuve auprès des autorités (vérifications à la sortie du pays), ces enregistrements appelés OVIR, sont fournis entre autre par les hôtels.

Khiva

Notre premier point de chute dans la ville est le parking de l’hôtel Asia (OVIR) au pied de l’enceinte de la ville fortifiée. Nous passons plusieurs jours à nous imprégner de l’architecture et de l’histoire de la route de la soie par la visite de mosquées, de madrasas, de minarets, des remparts et en déambulant dans les rues de la ville aussi belle de jour que de nuit. C’est une ville très touristique où les « tours » amènent entre autres européens, de nombreux français. Il commence à faire très chaud ! Nous prenons ensuite de la distance par rapport à l’effervescence de la ville en nous dirigeant vers les forteresses de la région de l’Elliq Qala.

Les forteresses de l’Elliq Qala

Nous sommes dans le delta de l’Amou Daria, qui est au pays ce que le Nil est à  L’Egypte. La région est aussi appelée l’anneau d’or. Les forteresses d’Elliq Qala sont un ensemble de ruines de villes fortifiées dont certaines sont vieilles de plus de 2000 ans. Elles constituaient la frontière entre les terres cultivées du delta et la steppe des nomades. Il s’en dénombre plus de cinquante, nous avons visité les plus connues : Qizil Qala, Topiraq Qala , Ayaz Qala et Janbas Qala. Elles sont en plus ou moins bon état. Nous faisons ensuite plus de 350 kms de désert pour rejoindre la deuxième ville importante de l’histoire de la route de la soie, Boukhara.

Boukhara

Différemment de Khiva, les monuments sont aussi centrés au coeur de la ville mais ne sont pas délimités par une cité fortifiée. 140 monuments sont classés, nous visitons les principaux (mosquées, madrasas, …) et profitons des bazars couverts dans ces mêmes monuments. Boukhara nous paraît moins authentique par la présence plus nombreuse de marchands, de restaurants et d’hôtels. Petite anecdote : grâce à la complicité d’un policier auprès de qui nous nous sommes étonnés de ne visiter qu’une petite partie de l’énorme citadelle (musée principalement), il nous a orienté vers une personne qui nous a conduit vers, d’abord une petite porte donnant sur une cour fermée, puis nous a ouvert un portail cadenassé, pour nous donner accès au reste de la citadelle. La citadelle a été détruite lors des invasions de l’armée rouge en 1920, c’est un champ de ruines (gravats), cela permet par contre de parcourir les remparts et donner une vue superbe sur la ville et ses monuments.

Ces deux premières villes historiques sont magnifiques de monuments qu’on ne se lasse pas d’admirer.

Nous avons ensuite pris la direction du nord vers le lac Aydar Qo’li, en passant par les gorges de Sarmysh où les familles Ouzbèques, pour trouver de la fraîcheur, profitent de l’ombre et des rivières pour un pique nique et des grillades . Les paysages changent, nous avons quitté le désert pour des collines, rivière , montagnes et lacs (De Nurata à Djizak). Au passage à Nurata, lors d’une pause à l’ombre d’un arbre, nous avons été accueillis par une famille Ouzbèque qui nous fait visiter sa maison, nous a offert à manger (à 16h00 ), alors même que nous sommes en période de ramadan…

Regards sur l’Ouzbékistan

Gastronomie : Nous avons goûté le plov, un mélange de riz, de légumes et de petits morceaux de viande cuite avec du gras de mouton. C’est très bon ! Des ouzbeks nous ont cuisiné une soupe grasse avec gras et viande de mouton, nouilles… en plein après midi… c’était dur :). Enfin, trouver de l’alcool n’est pas si simple 🙂 Des magasins sont dédiés à cette vente mais ils sont rares. Les vins français, chiliens, … sont vendus dans ces boutiques 3 à 4 fois le prix en France ! On s’est rabattu sur la bière et le vin ouzbek, acceptable !

Les gens : toujours très accueillants et chaleureux, leurs sourires en or (couronnes étincelantes) et les nombreux signes de la main sont vraiment agréables. Ils sont très curieux de visiter notre véhicule et de prendre des photos (aussi avec nous :-). Les enfants déambulent jusque tard le soir, partout, en ville comme en campagne, dès le plus jeune âge.

La monnaie : 1 euro env. 10 000 soums. Cela est perturbant quand on achète une glace 2000 soums (soit 20 centimes) ou quand on retire 1 million au DAB (soit 100 euros ).

Les spécificités : le coton et la soie sont vendus un peu partout. Le suzani est une technique traditionnelle de broderie d’Asie centrale. Les suzanis de Boukhara sont réputés pour leur finesse. On les retrouve sur les nappes, rideaux, édredon…

Le trajet de Astrakhan (Russie)
à Boukhara (Ouzbékistan

Nous arrivons à Samarcande, ville majeure de la Silk road.

A bientôt pour de nouvelles aventures.

6 commentaires

  • Louisette Marchand

    Bonjour à vous deux
    Très heureux de vous retrouver et lire vos commentaires vivants. On arrive à se projeter dans votre aventure très riche.

    On imagine le contraste de notre verdure printemps et notre climat humide actuellement et vos paysages désertiques, en prime la chaleur vu vos tenues estivales.

    L’alimentation ne donne pas très envie les camemberts et le bon vin ne vous manquent pas?? Et le pastis, les fruits de mer, la brioche vendéenne , vs pourriez la troquer contre le gazoil ??

    Nous vous souhaitons encore des rencontres magiques
    On vous embrasse
    Philippe, Louisette, et famille

  • Odile et Gérard

    Bonjour les aventuriers
    Que de beaux paysages et de belles
    rencontres, c est magnifique, le tout fait effectivement très russe, sauf le barbu qui achète au marché noir du gas oil …on vous souhaite une très bonne continuation dans votre périple
    Bizzz
    Odile et Gérard

  • Charlise et Pascal

    Bonjour, bonjour

    Enfin de vos nouvelles ! C’est vraiment l’aventure !!!
    Le quotidien revient tout de même vite quand on voit, à plusieurs reprises, Nathalie faire la lessive!!! Stéphane fait la photo….
    Merci pour toutes ces nouvelles et ces photos donc….
    On pense fort à vous et c’est vrai on s’est habitué à avoir des nouvelles régulièrement…alors quand elles se font attendre on s’inquiète un peu….Mais n’en tenez pas compte…vivez à votre rythme….
    On a la joie d’avoir un article plus long la fois d’après, c’est top!! Merci

    On vous embrasse

  • Bertrand Pasquier

    C’est très beau et cette vraiment dépaysant. Vous allez finir par faire tourner le moteur à l’huile ? Profitez bien, prenez soin de vous.
    De notre coté le van est vendu, il doit partir demain si tout va bien. On cherche déjà le prochain mais pour allé moins loin que vous 😉

  • Mie Reine et Jp

    Bonjour vous deux ! Quel bonheur d’avoir de vos nouvelles,,sommes à chaque fois émerveillés,, merci pour ces jolies photos et vos commentaires,, on voyage aussi un peu avec vous, prenez bien soin de vous et profitez un max de ces moments exceptionnels ! On vous embrasse, et à très bientôt !

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